Curiosité du Dimanche 18/08/13 – Martin Arnold


J'ai découvert vendredi soir, au festival des Brigittines, le spectacle Anatomia publica de Tomeo Vergés/Cie Man Drake, inspiré des films du cinéaste Martin Arnold, faits de pannes, de soubresauts, de courts-circuits. Les corps des trois danseurs sont pris dans un flux continu de ruptures nerveuses, de scratchs et de mouvements saccadés, de bugs et de tics dont la maniaquerie, décuplée par le rythme implacable de la pièce, révèle l’arrière-pensée des intentions et des désirs. C'est assez réussi et les interprètes sont à la hauteur du défi!







Du coup, j'ai été voir qui était ce Martin Arnold et j'ai trouvé sur internet plusieurs extraits vidéos de ses films dont celui-ci m'a plu par l'émotion, la violence ou l'humour qu'apporte la répétition aux séquences.

Alone. Life Wastes Andy Hardy
Réalisé en 1998 à base d'images de films hollywoodiens des années 40


" Je travaille avec des scènes de longs métrages du cinéma populaire. Alors, pour mon travail, l'image elle-même est très importante : elle montre non pas seulement certains endroits, acteurs et actions, mais aussi les rêves, les espoirs et les tabous de l'époque et de la société qui l'ont créée. "
" Le cinéma d'Hollywood est un cinéma de l'exclusion, de la réduction et du refus : un cinéma répressif. Il y toujours quelque chose derrière ce qui est représenté, qui n'est pas montré. C'est exactement cela qu'il est intéressant de prendre en considération. "
Martin Arnold suspend le sens et le mouvement des images grâce à un ultra-découpage et une répétition sérielle. Il travaille image par image avec une tireuse optique qu'il a lui-même développée. Une pratique artisanale qui se rapproche fortement de l'échantillonnage (sampling) utilisé dans le mouvement techno.